Épis de blé
Ombres noires, fleurs d'été
soleil, soleil, soleil
chauffe son bras brûle sa peine
table rustique, un banc de pierre
épis de blé sous un ruban dans une cruche en céramique
dans ce nœud là, petites filles en robe blanche,
qu'avez vous lié pour les siècles ?
Amie du vent, de la tornade.
oisillons pris dans le volcan,
chiens cassés : sa main s'ouvre.
passe les larmes et les années,
elle poursuit sa promenade
à ratisser.
Parfois au détour des forêts,
passé le vieux cèdre,
ces pierres chaudes et familières,
passé le ruisseau vert et sa chanson connue,
elle s'allonge face terre
murmure des mots de tourbe et de lichens
chante en riant les courbes des nuages
je n'y vais plus marcher moi qui veux mieux l'aimer
j'ôte les yeux du paysage
où je l'ai vue
parfois le plus fort des partages
est cette goutte de silence
posée sur le bout des mystères
ici c'est moi
là c'est à elle
je n'y peux rien, elle me voit
elle me sent elle me sait
elle se tait
reste à habiller l'innocence
d'un ras bord de plaies et de bosses
d'un attelage chaotant menant le cheval à la ville
de fables épiques et de contes, de poésies en confiture
de héros de toutes saisons,
de recettes à sauce piquante, de mouvements abyssiniens.
elle est tout à la fois conteuse, amante, tomates fraiches,
héroïne et piment
jamais saisie, jamais tenue, vie olympique d'âme nue.
pages blanches, reliures de cuir, senteurs de vie couchées dans l'encre :
dans l'océan grammatical elle est en toute liberté.