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Les histoires font la loi
29 novembre 2011

Drama liturgie (sweet)

 

Mes bien chers frères, mes chères bonnes soeurs.

Comme l'a dit le grand maitre Alain Kipit, un bon début c'est déjà la moitié du boulot.

Surtout que vous étiez là, 'achement nombreux hier, grâce aux copines (smack les copines) et que je vous connais, vous êtes reviendu pour la vérif. Et vous avez en tête l'adage du métier : Promettare bonobo sed livrare debet (ce qui veut dire « quid non deadlinae respectat abrutim passam. »)
Et ça, j'ai pas bien envie. Moralité c'est deliver ou die trying. Poussez pas on vient.

Ceci dit, bravo, je note que ce matin t'as pris tes céréales, tu t'es frotté le museau deux fois pour venir ici au mieux de ta forme. Ça me touche. C'est comme un rendez vous d'amuur un peu non ?
Toi moi, nous, le cahoua qui fume, à papoter de nos vies et de movies, de rêves z'et de plume. Hein qu'on est bien ?

Bon. Il y a très précisément 24 heures, ici même, toi et moi on en étais où ? Mmh ? Ah ouais : la dramaliturgie. y'a pas d'autre mots. Toi même tu sais.
Le truc qui colle comme un morpion à la peau de tout scénariste en herbe ou même en bois dur.

Extrait de la bande son du cerveau d'un scénariste qui bosse :

« ouais comme ci, ah non alors comme ça, ou bien là, ou ailleurs, pis il serait genre ceci, ou il irait là, mais plus tard, et on le saurais qu’après. Ok mais why ? »
L'enfer. Sauf pour les tintins qui ont une boussole atomique. Mais des tintins, y'en a pas des masses.

Bref. Dans la jungle des histoires, au bout de 100 ans de cinéma, la race humaine s'est dotée de sages, d'allumés, de bons mécanos et autres pimprenelles pour défricher le terrain.

Jusque là, un esprit innocent dirait « ben c'est pas mal »

Halte là scarabée.
T'as pas vu Usual Suspect ? La pomme de la sorcière ça te parle ? Jesse James ? Iznogood ? T'es passé à côté d'Hitchcock ? Sun tzu tu confonds avec nems express ?
Threat, menace, false allies, code rouge, warning, le uss alabama fait ouin ouin de partout, GROS PLAN SUR DES YEUX TERRIFIES, le landau dévale les marches, le héros hésite entre le fil bleu et le fil rouge.
Ah c'est plus clair, tu saisis ? A la jungle des histoires va pas rajouter celle de la dramaliturgie.

Alors on fait comment ? C'te blague. On avance dans le noir sans rien. A poil l'auteur. A poil l'auteuse, si tu veux.

Ben ouais.
Tu as un doute ? Tu préfères pas, tu zieutes encore les gros bouquins.
Meuh non, c'est facile.Viens.

Obscurité
Clap. Omeyer et la jungle première.
Fade in.

La jungle.

Tadam. Moiteur de tronc emmêlés dans l'obscurité équatoriale. Des flaques sombrent aux racines des palétuviers de 25 mètres de haut. Cris de singe genre ahhhhaaahhh ahhha aahhhha (ouais ben t'as qu'à le faire le cri de singe, et tu vois très bien ce que que je veux dire en plus, chut)

Un long, long mais looong corridor végétal sombre, tout menaçant, manque plus que l'écriteau « coupe gorge » à l'entrée. Ah non, en fait il y est l'écriteau t'as raison.
Tadam.

Y'a les violons qui staccatisent avec un fond de percu balinaises. Ça fout les jetons, toute la salle a envie de hurler au héros : t'es con ou quoi, N'Y VA PAS. A tous les coups il va ya voir des crocos.
Mais hé, c'est le héros. Ouais on a qu'a dire un bogos, tiens genre Michael Fassbender.

Ha, là j'en connais deux ou trois qui ont le croissant hésitant tout d'un coup. Si si, t'en as fait tomber la mouillette dans le cahoua.

T'as envie de crier "roonannn omeyer va pas filer michael aux crocos. Alleeez. " Ben si les filles, j'ai bien envie tiens. Puis y'a pas mal de mecs aussi à mon avis. Seuls les plus pros murmurent d'attendre la fin du film pour en faire du canigou d'alligator, au prix où il coûte.

Ok les copines, je dénonce pas. Même mieux : je mets un champ magnétique anti crocos autour de Michael.
Mais sur sa tête y'a écrit « faut pas qu'j'aurais viendu » Il fouette salement le Michael. Sauf qu'il le dit pas, c'est Michael. John Wayne non plus il le dit pas. (Si c'est Ben Stiller ou Woody Allen, là tu prévois deux scènes où il le dit)

Et maintenant une échelle de corde. Le genre qui fait pas envie, tu sais, avec un gros plan sur l'endroit où l'est toute foutue la corde. Et là le rio grande à traverser. C'est comme Lopez avec sa Terre Inconnue, plus les colts de Django, une tribu d'indiens réducteurs de têtes, et allez le chikoungougna (en cas de rab, on le met quand même)

Ouf le héros met le peton sur la terre ferme, et même très très ferme, dans l'idéal il se pète l'orteil. On respire mais on a un peu les boules pour son orteil, le pôvre. Et là bang. C'est parti pour environ 20 minutes de peau de banane, de bonnes vannes pour lui cactusser l'ego (surtout quand c'est la meuf qui les lui balance) et autres bouts de verre sous les pieds.

Ben tu vois. Bienvenue à l'acte II. Et avec Michael mine de rien te plains pas.

Tu fais pareil, pas besoin de théories compliquée. Un mec (qu'on aime bien) débarque dans un coin dangereux qu'il ne connait pas. OU un mec dangereux débarque dans un coin peinard où vit un mec qu'on aime bien, ça marche aussi. Pof. Je viens de te faire économiser 500 euros de bouquins.

L'est pas beaucoup plus belle la vie (hin hin hin) ?

Demain, le basique essentiel le plus sous côté du monde des histoires, la clé de voûte. Alors sur ça oui, ça manque de vrais bons bouquins. Mais t'as de la chance.

Demain tu sauras tout.
Tchuss, moi je vais récurer. Parce que hier ma louloute elle a été cool, mais là faut vraiment qu'j'y vais.

See you tomorrow baby, avec les croissants et le café qui fume.

 

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